Conclusion
Avant de tenter de conclure, nous souhaiterions expliquer les origines
de quelques anomalies que ceux de nos lecteurs qui auront eu le courage
de lire la totalité de cet ouvrage n'auront certainement pas manqué
de remarquer.
Les trente ans d'activités spatiales annoncés dans le
titre ont été parfois dépassés, et cela de
façon quelque peu disparate. Pour la cohérence de certains
chapitres, il était en effet difficile de se plier à une
règle par trop rigide. Si l'on prend l'exemple des programmes de
satellites, il eut été peu souhaitable d'en arrêter
l'histoire au milieu de leur déroulement. Il a donc fallu prendre
la décision, soit de les évoquer dans leur intégralité,
soit de les tenir en réserve pour un ouvrage ultérieur que
rédigeraient nos successeurs.
Dans la rédaction d'un texte historique, il est souvent préférable
de prendre un certain recul dans le temps et de ne pas traiter des parties
correspondant à une période trop récente afin d'éliminer
certains aspects insuffisamment objectifs de l'exposé. Cependant,
dans quelques cas particuliers où les informations étaient
disponibles et indiscutables, nous nous sommes permis de déroger
à la règle.
Nos divers récits se terminent donc à des dates qui s'échelonnent
sur quelques années durant lesquelles notre entreprise a continué
d'évoluer. Elle a même changé une fois de plus de nom
en devenant Alcatel Space, quadruplant ses effectifs et affirmant son envergure
internationale.
Toute conclusion que nous tenterions d'apporter au moment où
nos chroniques se terminent ne pourrait être que très provisoire.
Durant ces trente et quelques années, une constatation s'est continuellement
confirmée : c'est grâce au dynamisme et à la motivation
de leurs équipes, ainsi qu'à leur imagination constructive,
que les différentes unités chargées du domaine spatial
ont pu progresser, parfois au milieu de grandes difficultés, et
soutenir une expansion qui n'a connu que de rares moments de stagnation.
Certains auront peut-être remarqué une certaine disproportion
entre des chapitres relatant des faits anciens et d'autres consacrés
à une époque plus récente. Paraphrasant le proverbe
«les gens heureux n'ont pas d'histoire», on pourrait en conclure
un peu hâtivement que, dans quelques chapitres relativement courts
qui couvrent les programmes de satellites des dernières années,
les acteurs concernés ont eu une vie professionnelle particulièrement
calme et paisible, n'ayant pas eu à forcer leur talent pour aboutir
à des résultats satisfaisants. Ce serait une grave méprise
et la vérité est tout autre. Paradoxalement, nous n'avons
simplement pas réussi à rassembler les informations qui nous
auraient permis d'être plus prolixes.
Cela nous donne l'occasion, en guise de conclusion, de transmettre un
message à nos successeurs qui, nous le souhaitons, rédigeront
la suite de l'histoire. Pour écrire la partie la plus ancienne,
nous n'avons pu disposer en fait que de la mémoire des retraités
et de leurs archives personnelles. Au-delà d'une certaine ancienneté,
et à cause de la succession de plusieurs raisons sociales, l'utilisation
des archives «officielles» est devenue quasi impossible. Cela
nous a malgré tout, du moins nous l'espérons, permis de rendre
le texte moins aride en l'illustrant par quelques anecdotes vécues.
Il en a été tout autrement pour la période la plus
récente où la «mémoire» se trouve en majorité
chez des personnes qui sont encore en activité et qui de ce fait,
et malgré une indiscutable bonne volonté, ont manqué
du temps qui leur aurait été nécessaire pour fournir
des contributions suffisamment étoffées, bien que certaines
archives de leur service leur eussent été encore accessibles.
Notre message est donc le suivant : tant pour rédiger la suite
de l'histoire que pour éventuellement compléter ce qui pourrait
être jugé insuffisant dans les derniers chapitres du présent
ouvrage, il faudra améliorer la méthode que nous avons tenté
de suivre. Il sera hautement préférable de sensibliser les
actifs afin qu'ils puissent, sans y consacrer un temps excessif, prendre
au jour le jour et conserver quelques notes sur des sujets qu'ils jugeront
dignes de figurer dans un futur livre d'histoire. Ils pourront ensuite,
dès leur arrivée en retraite, contribuer efficacement à
la rédaction, tout en ayant encore suffisamment de points de repère
pour savoir où s'adresser afin de trouver d'éventuels compléments
qui leur manqueraient.
Notre groupe de travail va entreprendre dès à présent
de collecter les informations qui sont actuellement accessibles et qui
pourront être utiles à nos successeurs. Bon courage !
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